DOCUMENT D’ENREGISTREMENT UNIVERSEL 2021

4. Responsabilité sociale environnementale et sociétale de L’Oréal

Respect de la biodiversité et mesure de l’empreinte

La perte de biodiversité fragilise la sécurité alimentaire, la santé, la qualité de vie et de nombreux services fournis à nos économies (pollinisation, épuration de l’air, de l’eau, fertilité des sols), ainsi que notre capacité de résilience au changement climatique. La conversion des écosystèmes naturels liée à l’extension de l’agriculture et au développement urbain, est reconnu par la science comme le premier facteur de perte de biodiversité, suivi par la pollution, le changement climatique ou l’introduction d’espèces invasives.

Alors que le Groupe est historiquement engagé pour la préservation et l’utilisation durable de la biodiversité, le programme L’Oréal pour le Futur vient renforcer cet engagement en positionnant la biodiversité comme un pilier central de ses ambitions.

À cet effet, de façon innovante et avec l’appui du cabinet expert The Biodiversity Consultancy, le Groupe a mesuré l’empreinte de ses activités industrielles et de sourcing sur les écosystèmes naturels.

Ce nouvel indicateur s’appuyant sur trois paramètres (la surface au sol nécessaire, la perte en biodiversité liée aux pratiques et l’importance de la biodiversité dans l’écosystème concerné) a permis d’estimer que l’empreinte biodiversité liée au sourcing des ingrédients d’origine végétale représentait plus de 80 % de cette empreinte.

L’Oréal s’est donc engagé à maintenir stable d’ici à 2030,l’empreinte sur les écosystèmes nécessaire à la production de ses ingrédients d’origine végétale comparativement à 2019. Les leviers identifiés pour atteindre cet objectif, sont notamment :

  • l’adoption de pratiques d’agriculture régénératrice par les fournisseurs, afin d’améliorer les rendements, de préserver la biodiversité et d’accompagner les agriculteurs dans la transition vers une agriculture plus durable ;
  • la mise en œuvre d’un plan ambitieux de développement d’alternatives aux matières premières les plus impactantes, notamment grâce aux biotechnologies et aux procédés circulaires, dans le cadre du programme Green Sciences ;et
  • enfin, le soutien à des projets de réhabilitation adjacents aux chaînes d’approvisionnement stratégiques.

En parallèle, L’Oréal continue de travailler sur les différentes approches et méthodologies d’évaluation des impacts de ses activités sur la biodiversité en cours de développement aux niveaux français et international, en participant notamment aux travaux du Corporate Engagement Program du réseau Science-Based Targets on Nature, du club B4B+ (Business for Positive Biodiversity, le Club des Entreprises pour une biodiversité Positive) de la CDC biodiversité, ou encore du collectif d’entreprises One Plan et Business for Biodiversity (OP2B).

Engagement « Zéro Déforestation »

Dans le cadre de sa politique « Zéro Déforestation » publiée en 2014, le Groupe s'était engagé à ce que, au plus tard en 2020, aucun des ingrédients et matières premières utilisés dans ses produits ne soit lié à la déforestation. Depuis 2007, L’Oréal déploie des plans d’action afin de garantir un approvisionnement durable des matières premières agricoles susceptibles d’être à l’origine de la déforestation, telles que l’huile de palme, l’huile de soja et les produits à base de fibres de bois.

En 2021, consciente de la menace toujours plus critique qui continue de peser sur les forêts au niveau mondial et des conséquences sociales et environnementales liées à la déforestation, L’Oréal, à l’issue d’un processus de consultation de ses parties prenantes, a renouvelé ses ambitions dans le cadre de sa nouvelle Politique Forêt 2030.

Capitalisant sur ses réalisations antérieures sur la palme, le soja et les fibres de bois, la nouvelle Politique Forêt 2030 couvre un périmètre plus important de matières premières, priorisées en fonction de leur intérêt stratégique et des risques sociaux et environnementaux constatés sur leurs zones de production. En s’appuyant à la fois sur une gestion durable et responsable tout au long des chaînes d’approvisionnement, ainsi que sur la préservation et la réhabilitation d’écosystèmes naturels adjacents aux zones de production, cette politique s’insère dans la stratégie de sourcing durable des ingrédients du Groupe, tout en définissant de nouveaux objectifs spécifiques à ces matières premières. Au-delà de la dimension environnementale, le respect des Droits Humains et l’amélioration des conditions de vie des communautés concernées sont au cœur de la Politique Forêt 2030.

Résultats par commodités
Palme :

En 2021, L’Oréal a consommé 310 tonnes d'huile de palme et 90 003 tonnes de dérivés d’huile de palme (qui provient de la pulpe du fruit du palmier) et d’huile de palmiste (extraite de l’amande de ce fruit). Ces deux huiles sont utilisées pour fabriquer de la glycérine, des acides gras et des alcools gras qui entrent dans la composition des produits du Groupe.

Dans le cadre de son engagement « Zéro Déforestation », L'Oréal déploie une stratégie spécifique au cas des dérivés d’huile de palme, en partenariat avec toutes les parties prenantes (producteurs, ONG et fournisseurs) :

  • 100 % des approvisionnements en huile de palme et en dérivés d’huile de palme ou de palmiste sont certifiés durables selon les critères de la RSPO ( www.rspo.org ) depuis 2012 ; et
  • 94 % des principaux dérivés proviennent de sources identifiées (jusqu’aux moulins).

En matière de certification, 100 % des volumes d’huile de palme utilisés par L’Oréal répondent aux normes et procédures de la Round table on Sustainable Palm Oil (RSPO),l’un de ses modèles de traçabilité les plus exigeants, le modèle SG (Segregated). 100 % des dérivés sont également certifiés. L'Oréal a augmenté la part de ses achats physiquement certifiés pour atteindre 98,4 % de RSPO Mass Balance à fin 2021, contre 95 % en 2020 et 70 % en 2019. Le complément reste couvert par le modèle RSPO Book & Claim. Pour compléter ses objectifs de certification, L’Oréal s’est engagé à ce qu’au moins 30 % de ses volumes soient connectés à des projets terrain soutenant des petits planteurs indépendants. En 2021, 27 % de ces volumes étaient physiquement connectés à des projets de sourcing durable en Indonésie et Malaisie.

Dans le cadre de son engagement « Zéro Déforestation » pris en 2014, le Groupe s’était engagé à tracer jusqu’aux moulins, d’ici fin 2015, les principaux dérivés de palme et de palmiste qu’il utilise. Un travail difficile car le processus de transformation des dérivés implique une multitude d’acteurs et une ramification importante des chaînes d’approvisionnement.

Une première phase d’enquête a été menée en 2014, avec l’appui d’un cabinet d’experts indépendants, auprès des fournisseurs stratégiques de L’Oréal qui approvisionnent plus de la moitié de ses volumes de dérivés de palme et de palmiste. Depuis 2015, L’Oréal a continué à actualiser et enrichir sa collecte de données en étendant le périmètre à la totalité de ses fournisseurs pour pouvoir tracer et identifier l’origine de 100 % de ses principaux dérivés de palme et de palmiste. Les résultats de ce travail permettent d’établir que la Malaisie et l’Indonésie sont les principaux pays d’approvisionnement, et que pour l’année 2020, 98 % des volumes de dérivés de palme et de palmiste pouvaient être tracés jusqu’aux raffineries, 94 % jusqu’aux moulins et 50 % jusqu’aux plantations.