En particulier, les risques et opportunités principaux suivants ont été étudiés :
La réglementation concernant les mécanismes de prix du carbone, tels que les taxes spécifiques sur l’énergie fossile, les taxes carbone et les systèmes d’échange de quotas d’émission (ou marchés du carbone) constitue un enjeu important pour le Groupe et ses fournisseurs. Dans ce contexte, l’augmentation du prix à la tonne des émissions directes de gaz à effet de serre des fournisseurs pourrait se traduire sur les prix de vente de leurs produits et services, et éventuellement avoir un impact significatif sur les coûts d’exploitation de L’Oréal. Afin d’atténuer ce risque, le Groupe s’engage avec ses fournisseurs, par l’intermédiaire du CDP Supply Chain, à ce que ces derniers conçoivent et mettent en œuvre des cibles de réduction de leurs émissions ainsi que les plans d’actions associés (voir paragraphe 4.3.1.2. « Associer les fournisseurs à la transformation du Groupe » du présent document).
L’évolution des préférences des consommateurs vers des choix de consommation de plus en plus influencés par l’empreinte carbone des produits et la performance climatique globale des entreprises pourrait avoir un impact important, progressivement, et à moyen terme pour L’Oréal. L’enjeu, si ce risque était insuffisamment maîtrisé, serait une potentielle perte de revenus en raison de la réduction de la demande des consommateurs pour les produits l’Oréal. La stratégie de L’Oréal pour prévenir le risque associé consiste à réduire l’empreinte carbone de ses produits et à donner aux consommateurs les moyens de prendre des décisions d’achat éclairées, en les informant de manière transparente et en écoutant leurs attentes sur les enjeux de développement durable (voir paragraphe « Affichage de l'impact environnemental et social des produits » au sein du paragraphe 4.3.1.3.2. « Associer les consommateurs à la transformation du Groupe » du présent document).
Le changement climatique devrait conduire à une augmentation de la fréquence et de l’intensité des évènements météorologiques extrêmes, entraînant notamment des modifications des régimes de précipitations, particulièrement impactant pour l’agriculture.
En particulier, en Indonésie et en Malaisie, des changements chroniques des cycles El Niño et La Niña sont susceptibles d’intervenir à moyen terme. Pour l’élaboration de ses ingrédients à base de palme, représentant une part importante de ses volumes d’achats d’ingrédients d’origine végétale, L’Oréal s’approvisionne à 98,8 % en huile de palme en provenance d’Indonésie et de Malaisie. L’Oréal pourrait donc être affecté par une augmentation chronique de la fréquence et de l’intensité de ces évènements météorologiques extrêmes, avec pour conséquence une augmentation des coûts d’approvisionnement de l’huile de palme, liée à des coûts de production et de certification plus élevés.
Ces risques sont pris en compte en travaillant à la résilience de la chaîne d’approvisionnement, en développant des projets sur le terrain avec les fournisseurs, et en s’engageant sur le long terme avec certains d’entre eux. Afin d’approfondir cette identification des risques liés au climat sur le prix et la disponibilité des matières premières d’origine végétales les plus importantes du portefeuille de L’Oréal, une étude spécifique prenant en compte un ensemble de méthodologies et de sources sur le changement climatique a été conduite avec le « BIPE » (cabinet de conseil spécialisé dans l’analyse des conséquences du changement climatique sur la production végétale) dès 2017, puis affinée en 2018 et 2019 afin d’adapter les stratégies d’approvisionnement.
L’une des conséquences du changement climatique est l’accroissement du nombre de régions dans le monde qui seront confrontées à des périodes de pénurie d’eau, en particulier dans les zones urbanisées. Une amplification de ces pénuries d’eau (en fréquence ou en intensité) pourrait entraîner des changements dans les routines des consommateurs en matière de douche et de shampoing. Une opportunité de marché consiste à innover et développer des produits adaptés à une utilisation par des consommateurs vivant dans ces zones de stress hydrique. Ces nouveaux produits pourraient davantage encore répondre aux besoins des consommateurs dans ce contexte. L’Oréal pourrait saisir cette opportunité en évaluant les produits en fonction de leur empreinte eau, en développant de nouveaux produits, de nouvelles routines ou de nouvelles technologies qui améliorent le rinçage ou qui permettent d’économiser l’eau dans la phase d’utilisation et en sensibilisant les consommateurs aux enjeux associés à la disponibilité et la qualité de l’eau.
La tendance mondiale à moyen terme des prix des énergies non renouvelables devrait être à la hausse, tant en raison de la réglementation à venir et des taxes sur les combustibles fossiles, qu’aux équilibres complexes entre l’offre et la demande. L’élimination progressive de l’usage des combustibles conventionnels en faveur des énergies renouvelables protégerait L’Oréal de la hausse des prix des énergies fossiles et pourrait se traduire à terme par des coûts d’exploitation relativement inférieurs à ceux supportés par d’autres industriels non ou insuffisamment engagés dans cette transition énergétique. L’Oréal entend saisir cette opportunité en réduisant rapidement l’utilisation des énergies fossiles. Ainsi, L’Oréal s’est engagé à utiliser 100 % d’énergie renouvelable sur tous ses sites opérés d’ici à 2025, en développant des projets d’autoconsommation d’énergies renouvelables sur site, ainsi qu’un approvisionnement en énergie 100 % locale et renouvelable (électricité, chaleur, biogaz, etc.). L’Oréal s’est déjà engagé sur cette voie avec par exemple la réalisation d’une série de projets d’autoconsommation d’énergie renouvelable sur site aux Etats-Unis, en Europe de l’Ouest, au Brésil et en Chine par exemple.
L’identification et l’évaluation des risques sont principalement coordonnées au niveau du Groupe par la Direction Éthique, Risques et Conformité avec l’ensemble des départements concernés. Lorsque cela est nécessaire et pertinent, une analyse complémentaire des risques est effectuée au niveau des entités opérationnelles, notamment en ce qui concerne les risques physiques associés au changement climatique.
Les contributions sont recueillies auprès des principaux responsables opérationnels mondiaux et des experts du domaine, représentant toutes les activités, géographies et domaines d’activités du Groupe. Les risques liés au climat ont fait l’objet d’une approche spécifique qui a permis leur identification et l’évaluation de leur impact financier et stratégique lorsque la réputation du Groupe est impactée ou lorsque le développement à long terme du Groupe peut être impacté. Cette analyse est régulièrement mise à jour.
La cartographie des risques Groupe est revue régulièrement. Elle est validée par le Comité Exécutif une fois par an et présentée au Comité d’Audit.