Taxonomie. En particulier, une analyse détaillée de ses activités industrielles de production de matières premières n’a pas révélé de production couverte par la Taxonomie au titre de la « Fabrication de produits chimiques organiques de base ».
En raison de l’absence de chiffre d’affaires éligible, les investissements et dépenses d’exploitation rattachés aux activités concourant au chiffre d’affaires n’ont pu être qualifiés d’éligibles. De fait, les différentes actions mises en place pour réduire l’empreinte carbone des produits du Groupe n’ont pas été prises en compte dans les indicateurs de performance relatifs aux investissements et dépenses d’exploitation. L’analyse de l’éligibilité pour les investissements et dépenses d’exploitation a donc été centrée sur les « mesures individuelles » permettant de réduire les émissions du Groupe, ce qui explique la faiblesse des montants éligibles au regard de la taille du Groupe.
Les investissements éligibles identifiés correspondent principalement aux contrats de location longue durée de bâtiments (activité 7.7. de l'acte délégué) tels que définis par IFRS 16 mais sans analyse des critères techniques (conformément à la position de la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes) ainsi qu’aux dépenses de construction et de rénovation de bâtiments visant à améliorer leur efficacité énergétique et à atténuer les émissions de gaz à effet de serre. Les investissements éligibles s’élèvent à 404,8 millions d'euros (dont 374,8 millions relatifs aux contrats de location longue durée de bâtiments sans analyse des critères techniques), par rapport à un total d’investissements de 1 971,1 millions d'euros tel que défini par le Règlement Taxonomie.
Ces investissements ne comprennent pas le montant de 100 millions d’euros alloué aux fonds d’investissements à impact (« Impact Investing ») destinés à la régénération des écosystèmes naturels endommagés et à la lutte contre le changement climatique dans la mesure où les investissements dans des fonds ne font pas partie des dépenses éligibles au sens du Règlement Taxonomie.
De la même manière, les mesures individuelles engendrant des dépenses d'exploitation sont en nombre limité et les montants en jeu ne sont pas significatifs pour le Groupe. Par ailleurs, L’Oréal a conclu à l’absence d’éligibilité de ses programmes de recherche et innovation car ils n’entrent pas dans les activités visées actuellement par la taxonomie (chimie lourde). A noter que le budget annuel que le Groupe y consacre est important : 1 029 millions en 2021. La recherche et innovation de L’Oréal est orientée vers les Green Sciences (comme il est décrit au paragraphe 4.3.1.3.1. « Des produits écoconçus » du présent document).
Les informations financières utilisées pour cette première analyse ont fait l’objet d’un reporting complémentaire dans le cadre de la clôture des comptes annuels. Elles ont fait l’objet d’une analyse et d’un contrôle conjoints entre les équipes locales et centrales, afin d’en assurer la cohérence avec le chiffre d’affaires consolidé, les charges d’exploitation et les investissements pour l’exercice 2021. En particulier, les données d’investissement ont fait l’objet d’un reporting déclaratif par les directions financières des Zones et d’une vérification en central de la cohérence de la caractérisation de leur éligibilité.
Le Groupe adaptera sa méthodologie et son analyse d’éligibilité au fur et à mesure de la mise en place de la Taxonomie et de l’évolution de la réglementation, des activités listées et des critères d’examen technique.
Au-delà des données publiées par le Groupe en application de la réglementation Taxonomie, il est rappelé que L’Oréal démontre depuis de nombreuses années un très fort engagement en matière de lutte contre le changement climatique. L’Oréal s’était ainsi engagé dès 2009 à réduire de 50 % l’empreinte environnementale des usines et centrales de distribution par rapport à 2005. L’Oréal a en outre inscrit le développement durable au cœur de sa stratégie, avec le lancement en 2013 du programme Sharing Beauty With All avec des objectifs à l’horizon 2020 concernant la production durable, l’innovation durable, la consommation durable et la croissance partagée. Ainsi, en 2020, les émissions de CO2 par les usines et centrales de distribution ont diminué de 81 % en valeur absolue par rapport à 2005, alors que dans le même temps, la production a augmenté de 29 %.
Le programme L’Oréal Pour le Futur définit une nouvelle série d’objectifs particulièrement ambitieux à l’horizon 2030 pour couvrir l’intégralité des impacts associés à la chaîne de valeur du Groupe, avec notamment :
Ces engagements de longue date permettent à L’Oréal d’être distingué pour son action. L’Oréal est par exemple la seule société au monde, parmi plus de 6 000, à avoir reçu du CDP, pour la 6e année consécutive, trois fois la note « A », soit la note la plus élevée, dans les 3 domaines : lutte contre le changement climatique, la préservation des forêts et la gestion durable de l’eau.
Les objectifs du programme L’Oréal pour le Futur, ainsi que les résultats 2021, sont plus amplement détaillés au présent paragraphe 4.3.1. (voir également le paragraphe 4.4. « L'Oréal pour le Futur : Résultats 2021 » du présent document, rendant compte de l’état d’avancement des objectifs dont il est rendu compte chaque année dans le présent document).
Au-delà de la transformation du modèle économique, le Groupe a pour ambition de contribuer à relever certains des défis sociaux et environnementaux les plus urgents.
Conscient de la pression croissante sur les ressources naturelles, de la crise mondiale des déchets et du rôle que peut jouer l’économie circulaire dans l’atténuation du changement climatique, L’Oréal a décidé de créer un fonds d’investissement mondial exclusivement dédié à l’économie circulaire, dénommé le Circular Innovation Fund (CIF).
Ce fonds, co-géré par deux sociétés de gestion de nationalité différentes (Cycle Capital Management et Demeter) pour ancrer son caractère international, rassemblera plusieurs co-investisseurs et sera doté à terme d’un montant total estimé entre 150 et 200 millions d’euros. Il a pour vocation de financer des entreprises innovantes dans le domaine du recyclage, de la gestion des déchets plastiques ou encore des matériaux issus de la bioéconomie
Créé fin 2021, le fonds construira et déploiera son portefeuille d’investissements à partir de 2022. Sponsor principal du Circular Innovation Fund, L’Oréal investira une enveloppe de 50 millions d’euros dans ce fonds.