DISCUSSION GÉNÉRALE
Cette année, les échanges ont à nouveau été riches entre L’Oréal et ses actionnaires, qui avaient la possibilité de poser leurs questions en séance et en amont de l’Assemblée.
Notre Raison d’Être est de nature à attirer les jeunes générations en quête de sens autant que d’opportunités professionnelles.
Peut-on concilier en même temps croissance rentable, responsabilité sociale et environnementale, diversité et raison d’être ?
Nicolas Hieronimus : Croissance rentable, responsabilité sociale et environnementale, diversité et raison d’être sont indissociables et se renforcent mutuellement. Nous vivons dans un monde où les consommateurs choisiront leurs produits non seulement en fonction de la qualité et la supériorité produit, que nous cherchons continuellement à offrir grâce à notre Recherche, mais aussi en fonction des valeurs de l’entreprise, de ses engagements envers le monde et la société. L’Oréal, en tant que leader de la beauté, a le devoir et les moyens – car notre réussite financière nous permet d’investir dans un programme comme L’Oréal pour le Futur(1) – de concilier toutes ces ambitions. Elles confèrent à L’Oréal un avantage compétitif supplémentaire par rapport à ses concurrents qui se contenteraient de faire de bons produits sans chercher à améliorer leur impact sur la planète et les populations. L’ensemble des équipes de L’Oréal est engagé et déterminé à mener toutes ces ambitions de front.
Un des risques opérationnels majeurs est la fuite des talents : comment recrutez-vous et déployez-vous votre politique RH pour les fidéliser ?
Nicolas Hieronimus : Je tiens à rassurer nos chers actionnaires, nous n’avons pas de problème de recrutement. Nous avons reçu plus d’un million de candidatures au niveau mondial en 2021. Ceci est lié à plusieurs facteurs : la dynamique de l’entreprise – on aime jouer dans une équipe qui gagne –, sa réputation – L’Oréal est classé N°5 mondial auprès des étudiants d’école de commerce par Universum, la Raison d’Être de L’Oréal, sur laquelle nous avons communiqué, est aussi de nature à attirer les jeunes générations en quête de sens autant que d’opportunités professionnelles. Nous avons recruté 13 000 nouveaux collaborateurs en 2021, en plus des stages, et mis en place le programme L’Oréal pour la Jeunesse afin de favoriser l’emploi des jeunes. Cela représente beaucoup de candidatures à traiter, pour cela nous avons recours à la technologie. Près de la moitié des candidatures arrivent via des réseaux sociaux tels que LinkedIn. Nos équipes Relations Humaines utilisent également l’intelligence artificielle pour les aider à sélectionner les candidatures : des chatbots permettent d’engager la conversation avant d’être mis en relation avec une personne des RH. Nos équipes reçoivent ensuite les candidats et essayent de recruter les meilleurs d’entre eux. En ce qui concerne la fidélisation, elle est basée sur trois grands axes : la qualité de la mission et de l’ambiance de travail, que nous mesurons régulièrement et cherchons à améliorer sans cesse, la rémunération qui inclut des incentives à long terme, comme des actions de performance touchant plus de 3 600 collaborateurs, et la formation.
Dans un monde qui évolue à une vitesse extraordinaire, il faut en permanence faire monter en compétence et former les collaborateurs aux nouvelles techniques et aux nouveaux métiers.
100 % des collaborateurs ont reçu une formation en ligne ou en présentiel en 2021. Nous avons donc un dispositif assez complet, car la clé de succès c’est de recruter les meilleurs talents et de les garder.
Vous avez augmenté significativement votre base d’actionnaires entre 2020 et 2021 : de combien d’actionnaires au nominatif ? Sont-ils sensibles à la prime de fidélité ?
Jean-Paul Agon : Le nombre des actionnaires individuels augmente régulièrement. Actuellement, il est de 208 000, dont 54 000 sont inscrits au nominatif. En 2021, nous avons progressé avec 10 000 nouveaux actionnaires, dont 6 000 actionnaires au porteur et 4 000 au nominatif. Je peux vous répondre sans crainte de m’engager qu’ils sont certainement sensibles à cette prime sur le dividende de 10 %. Nous sommes heureux de cette évolution que nous allons continuer à encourager, car les actionnaires individuels sont très importants pour l’entreprise, pour les échanges et pour se nourrir de leur réflexion. Nous allons continuer dans cette dynamique.